La dernière sortie à l'aven du Provençal ( samedi 15 mai 2021 ) avait laissé un goût d’amertume à Philippe et Robert. En effet, est-ce les étroitures qui sont trop étroites ou nos corps d’athlètes trop développés au niveau des abdos ?
S’en était trop, il fallait en avoir le cœur net !!!
Donc lundi 14 juin, RDV est pris avec Philippe pour tirer cette affaire au clair.
Mais, pas fous, nous prenons un joker au cas où…Dimitri sera des nôtres. Et avec son gabarit, il se faxe dans les fentes les plus étroites ….que possède le monde souterrain.
Comme d’habitude RDV à la Bergerie de Siou-Blanc et en route vers la cavité qui est à 5 minutes de là.
Nous voilà donc devant l’entrée avec 2 gros kits, pour descendre les 100m de l’aven. Bien entendu, nous avons prévu une bonne massette et une pointerolle bien aiguisée, histoire de discuter avec les passages étroits !
Comme on s’y attendait, la première étroiture se défend et nous utilisons nos arguments de chocs pour continuer l’exploration.
Un beau puits de 25m se présente à nous et nous voilà, ENFIN, libre de descendre cette belle verticale.
Nous arrivons sur un grand palier dont le prolongement se présente sous la forme d’un goulet d’une longueur de 2,5m. Nous voilà enfin dans l’inconnu car personne du groupe ne connaît cette cavité.
J’enlève tout mon matos pour m’engager dans ce conduit, qui débouche DIRECTEMENT dans le puits de 60m. Retour à la case départ et on prépare la corde avec assez de mou pour déboucher dans le puits. Une fois la partie intime passée, un palier confortable à gauche et une bonne prise de pied à droite me rassurent. Passage du kit et équipement du puits 60, mais j’attends que Philippe soit bien sorti avant de descendre.
Quelle beauté ce puits qui n’en fini pas !!!
Je pose quelques déviations de temps en temps et dévale les 30 m de corde.
Arrivé en bout, je recherche les fameux spits pour faire un relais. Est-ce à droite,…à gauche ?
Un coup d’œil sur la fiche d’équipement et je prends à gauche, les ancrages sont 2m sous moi !
Mise en place de la corde de 50m et c’est repartit de plus belle, le puits prend du volume, gonfle, s’enfle, …on se sent vraiment pas grand-chose !
Enfin arrivé au fond sur un gros bloc, je crie « libre » et Philippe me rejoint.
Une sangle posée sur un béquet et on descend les 5 derniers mètres.
Dimitri nous rejoint avec « la banane ».
Nous explorons le fond du gouffre à la recherche d’un courant d’air pouvant indiquer une suite possible. Hélas, on ne trouve rien.
Dans un chaos de blocs, Dimitri tente une étroiture pour arriver au fond de l’aven, je l’assure à l’épaule. Essais avec le papier d’Arménie mais rien de flagrant indiquant une suite possible.
Remontée en coincements et le voilà enfin dehors.
Il se ré-équipe mais fait tomber par mégarde son descendeur au fond du puits.
Rebelote, re-assurage, redescente et re-remontée…Ah, quand on aime … !
C’est l’heure de la remonté, partage des kits, pour moi le plus léger, pour Philippe le plus lourd ( 9 kg ) histoire de comprendre ce que veut dire porter un kit.
Dimitri est OK pour déséquiper, ce qui est une bonne école pour comprendre l’équipement d’un gouffre.
30 minutes pour la remontée. Passage du goulet et je prépare une cordelette de 4m de long qui aidera au passage des kits.
Grande découverte pour Philippe qui constate l’attirance maléfique entre la cordelette du kit et la corde.
Il se présente devant le goulet mais bien qu’ayant déposé tout son matos, il a (encore !!!) du mal à passer. Comme un kit, Robert attache Philippe et l’aide à passer.
Le beau/gros téléphone n’y résistera pas et l’écran de protection sera cassé !
Remonté du puits de 25m et nous voilà devant la fameuse étroiture qui passe bien sans matériel sur le coté. Nous voilà dans le petit couloir. On rejoue de la cordelette.
Robert sort en surface et remonte les kits.
Tous le monde est dehors, heureux d’avoir vécu cette exploration et cette aventure où un excellent travail d’équipe a décuplé notre plaisir.
Philippe a enfin trouvé ses marques pour défaire le bloqueur de poitrine ( test d’un nouveau cuissard ) et doit juste régler son problème de pédale pour la rendre plus amovible.
Dimitri commence à découvrir l’équipement d’une cavité et bientôt saura faire montre de ses qualités.
Robert est ravi d’avoir eu 2 compagnons qui commencent à conjuguer sécurité et plaisir.
Le repas sera pris sur une des tables de la Bergerie où les commentaires iront bon train.
C’est vraiment le genre de sortie à consommer SANS modération !!!
Robert
P.S : les photos sont de Dimitri et de Philippe.