Pour notre sortie hebdomadaire , Gérard nous propose de descendre dans l'aven « le Lys Martagon ». Situé non loin de la route de Siou Blanc, et dominé par l'éperon rocheux des "quatre confronts", qui matérialise la limite des quatre communes : Signes au nord, Sollies Toucas, à l'est, Le Revest au sud, et Evenos à l'ouest, qui est aussi la pointe du Domaine D'orves.
Pour éviter l'attente dans le froid ainsi qu'à la descente, 2 groupes de quatre ont été crées: RV 9h30 pour le groupe 1 et 10h30 pour le deuxième groupe.
Rendez-vous matinal à la bergerie, pour notre premier groupe! Gérard, Stéphanie, Patrick et Emmanuel, s’équipent tant bien que mal sous le vent glacial qui balaye le plateau. Les nuages recouvrent la forêt d'un couvercle gris, mais notre troupe gaillarde marche énergiquement , poussant branches et buissons, pour débusquer le Lys Martagon.
Au milieu de cette coupe de bois, de cette forêt aux frêles chênes verts , s'ouvre au ras du sol un petit trou, pas plus large qu'un "Christian"! En le voyant , nul ne soupçonnerait qu'une belle profondeur nous attend ici. Gérard par son expérience, sera l'homme de tête pour équiper cet aven : de nombreuses déviations, amarrages naturels et fractios, seront nécessaires pour sécuriser notre descente.
Nous nous glissons dans l'entrée étroite et progressons jusqu'au premier palier à - 6m sous terre. Emmanuel et Stéphanie, sont pris d’effrois :) en apercevant un premier amarrage naturel menant à l'entrée du premier puits : une sangle entourant une concrétion pas plus grosse qu'un cierge d'église ! Nos deux compères se signent et prient le dieu des concrétions, rejoignant le prochain fractionnement d'un pas léger en toute délicatesse.
Quelques mètres plus bas Gérard équipe la tête du premier P54, nous amorçons la descente au rythme de notre premier de cordée.
D'une circonférence moyenne de 2 mètres , le puits n'est pas « plein pot », nous progressons le long de ces parois encore ruisselantes des dernières pluies et charriant une fine couche de glaise luisante sous nos lampes. La paroi est texturée, ici l’érosion patiente, se nourrissant de chaque goutte d'eau, n'a pas crée de drapé extravagant, de cascade blanche ou de concrétion excentrique, mais a effectué un labeur de mineur. Elle a méthodiquement facetté la moindre surface tel des petits coups de pointerolles , pioches ou burins , créant des surface saillantes, des arrêtes nettes. Un décor brut qui nous permet de nombreux points d'appuis, et d’amarrage, pour équiper le puits qui descend en léger colimaçon.
Nos pieds se posent finalement sur un palier à – 60 mètres, nous nous glissons encore quelques mètres dans une étroiture, et nous voilà enfin au dessus du dernier puits. La descente est facilité par le volume plus généreux, qui nous permet de pendre, tel des araignées au bout de leur fil, au dessus de 40 mètres de vide.
Ici non plus, pas de fioriture dans le décor, nos milliers de gouttes d'eau, d'ouvrières, ont marqué les parois sobres des mêmes inscriptions. Nous voici réunis tous les quatre, appréciant la terre ferme, et ...une barre énergétique. Quelques photos du groupe et déjà des échos 40 mètres plus haut. Éclairant le sommet, quatre araignées agiles : Isabelle, Robert, Denis, Cédric, descendent sur le fil.
Après quelques minutes de retrouvailles, il est temps d'y aller car à 8, comme Cendrillon, avant le couvre feu, il nous faut remonter !
Telle une procession de petites chenilles ,se contractant et s’allongeant pour avancer sur leur fine tige tous arrivent en forme en haut du puits ! Isabelle est en pleine forme et fait même quelques pompes en attendant son tour en bas du premier puits! Robert ferme la marche et déséquipe la voie.
La remontée des derniers 60 mètres commence, facilitée par les reliefs creusés qui offrent de nombreuses prises pour passer les fractios, Quelques efforts encore et nous voici déjà en haut du puits à quelques mètres de la sortie. La première Équipe file aux voitures pour ne pas finir congelée avant la sortie du dernier, il est déjà 15 heures !. Direction la bergerie de Siou-Blanc pour pique-niquer. Nous préparons un bon feu dans la cheminée en attendant l'équipe numéro 2 qui se fait attendre. Arrivant enfin après une certaine inquiétude , inquiétude tempérée par l'ouverture d'une première bière... Voici enfin Denis et Robert, qui nous arrivent, après avoir bataillé avec un Kit récalcitrant et tout déséquipé valeureusement ! ils profitent enfin de la tablée et du foyer réconfortant , bières ,vins de citron et d'orange en font tout autant .
17 heures, le froid et le couvre feu, nous font regagner les voitures.
A samedi prochain pour de nouvelles aventures !
Manu