Prévue de longue date, cette initiation verticale est réservée aux personnes ayant montré un très vif intérêt à notre activité lors de la journée des associations du Beausset.

Nous nous retrouvons donc vers 10 heures  sur le parking de la bergerie de Siou Blanc à 8 encadrants pour 6 débutants ce qui est très raisonnable.

Nous présentons aux nouveaux le matériel spéléo: baudrier, descendeur, poignée, croll, longes et les aidons à la mise en place du baudrier. Soudain, un chasseur stressé et paniqué déboule dans le groupe,: il a vu son chien tomber dans un trou et nous crie::"c'est mon jour de chance, je tombe sur vous les spéléos, aidez moi!!!"

Je laisse Robert raconter la suite...

SAUVETAGE DU CHIEN WALTER

SECTEUR DU PALAN

PLATEAU DE SIOU BLANC

SIGNES

Le samedi 18 novembre vers 10h30, un chasseur à pied, très affolé, se présente à nous et nous demande de l’aide car son chien est tombé dans un aven. Mais il est vivant car il l’a entendu aboyer.

Chance pour lui, notre club spéléo des Garri avait prévu une formation falaise pour de nouveaux participants. Quatre volontaires aguerris (Bruno, Herrick, Patrick et Robert) s'équipent de pied en cape et en un clin d’œil, corde de 40 m, amarrages, kit et sac sherpa sont rassemblés.

Le chasseur nous fait profiter de son kangoo et pendant le court trajet, nous le rassurons sur nos techniques et nos compétences. Nous en profitons aussi pour le calmer et le déstresser car il est vraiment désespéré. D’un autre coté, cet amour pour son chien nous motive d’autant plus.

500 m après, nous arrivons au bord de la piste,  prêts à prendre une sente de chasseur. Cinq minutes après nous voici à pied d’œuvre.

Un aven  d’un mètre de diamètre environ s’ouvre en plein milieu du sentier. Cette ouverture semble naturelle car il n’y a pas de bloc aux abords de la cavité. De plus, un bord est friable et ne demande qu’à partir.

Notre analyse rapide conclut à la prudence afin d'éviter un sur-accident.

Un arbre au bord du trou est le bienvenu et fait office d’amarrage naturel ( 2 points )

Le sac sherpa en protection pour la corde et je commence à entrer dans l’aven.

Un sérieux sondage des parois et blocs menaçants, avec ses pieds, enlève tout doute sur la stabilité de l’entrée.

A noter qu’il n’y a pas de nom, ni spit , ni amarrage permettant d’affirmer que cette cavité a déjà été explorée.

La cavité se présente en faille d’un mètre de large sur 2 à 3m de long et très concrétionnée. Je descends lentement et arrivé à 5 mètres du sol j' aperçois le chien qui fait des va-et vient sur le fond de la cavité. Il semble en bonne santé et ne boîte pas.

Arrivé au fond de l'aven que j' estime à 17 m, le chien m’accueille avec joie.

J'en profite pour palper tous les membres du chien à la recherche d’une lésion, mais rien à signaler. De bonnes caresses faites au chien permettent d’établir la confiance.

Les équipiers de surface descendent le sac sherpa,  Bruno et Herrick en profitent pour refaire l’amarrage en Y avec une chaine de mousquifs (systrème D) pour éviter les frottements. A noter que la communication à la voix est très difficile.

Une fois le sac arrivé au fond, j' essaie à plusieurs reprises de faire rentrer le chien dedans, en marche arrière dans le sac. Mais seul cela semble impossible.

Je demande à un coéquipier de descendre pour m’aider. Le problème de communication passé, Patrick descend et m'aide à mettre le chien dans le sac sherpa.

Celui-ci est bien calé dans le sac et la montée commence …lentement car le "kit chien" fait son poids.

La remontée se fait calmement et arrivé à moins 3 m je demande une corde pour passer le sac avec le chien de manière à parer à toute chute du toutou.

Celui-ci est très calme et attend sagement la sortie.

Herrick monte le sac et libère le chien qui fait la fête à son maître. Bien entendu, le chasseur est en liesse.

En sortant de l’aven, tout le monde exprime sa joie face à la fin de cette mésaventure.

Patrick remonte en dernier et nous déséquipons le trou.

Le chasseur ( dont on ne connait pas le nom ) nous est très reconnaissant et ne sait pas quoi faire pour nous remercier. Peut être verra t il les spéléos d'un autre oeil?

Nous l’invitons à partir rapidement vers un vétérinaire pour faire un examen médical ( hémorragie interne ? ) Une photo est faite pour immortaliser l’événement.

Le chasseur parti, nous mettons en place une protection symbolique avec le sentiment qu’une palette serait la bienvenue.

Retour vers le parking où malgré tout nous bénissons la bonne fortune car le chasseur a trouvé immédiatement de l’aide et retrouvé son chien vivant.

A noter qu’au fond de l’aven il existe un squelette de chien qui lui n’a pas eu la même chance que le chien Walter.

De même, une continuité est peut-être possible avec un peu de travail.

A ce jour, l’aven s’appelle WALTER, il n’existe pas sur le fichier Varcave.

Il faut donc en priorité protéger les randonneurs, chasseurs et animaux d’un risque de chute dans cet aven en posant une pallette dans la semaine.

Faire le point GPS et une topo succincte de cet aven et le mettre dans le fichier Varcave.

La formation en falaise peut enfin commencer.

ROBERT

Pendant le temps du sauvetage, le groupe réduit arrivé aux abords de la falaise commence l'apprentissage. Concentration maximum! :)

Dans la bonne humeur chacun s'essaie sur des rataillons de corde: montées, descentes longes, clés etc...

Je pars équiper une voie en falaise puis lors du retour des sauveteurs, redescends à l'aven du Palan pour finir (premier puits) l'équipement installé la veille.au soir.

Malgré un horaire un peu chamboulé, tout se passe à merveille et bientôt, c'est l'heure "du ventre"...

En effet toutes ces émotions nous ont mis en appétit. Nous nous retrouvons tous pour le pique-nique. Chacun sort ses victuailles et comme d'habitude, entre partages de repas et beaujolais nouveau (avec modération)lol pour l'occasion.

La convivialité est au rendez-vous!

Le temps s'écoule, nous nous présentons enfin devant l'entrée de l'aven.

Cédric n'ayant pu rester, nous sommes 13 à descendre dans le Palan!!.

Malgré le nombre de participants déambulant dans les puits de l'aven, la descente se déroule au mieux, les débutants entourés d'encadrants.

Arrivés au sommet du P31, nous laissons chacun décider de la suite: descendre ce magnifique puits mais le remonter aussi!!!... :(  Ou bien, conscient de l'effort supplémentaire, stationner sagement ici en attendant la remontée.

Trois débutants ont tenté le P31 et avec plus ou moins de difficultés sont remontés avec beaucoup de mérite... (mention spéciale pour Magali)

Je suis moi-même resté au sommet du grand puits pour gagner du temps...:) et économiser mon énergie.

A la remontée,Jérémy, Bruno et moi encadrons les arrivants; la fatigue de certains se lit partiellement sur leurs visages, malgré les sourires affichés. C'est tout à fait normal pour une première expérience, les mouvements, la technique n'étant pas encore maîtrisés quant à l'endurance elle viendra plus tard.

Patrick déséquipe l'aven, accompagné de Robert.

Arrivés à la surface, il est un peu plus de19h, la nuit tombée ne change rien pour nous, durant une bonne demie-heure chacun partage et décrit sa propre expérience, ses ressentis avec exaltation.

Nous complétons notre hydratation et nous jetons sur un pain d'épices et une boite de biscuits....

Une nouvelle super journée passée entre amis!

Cette journée, quoique perturbée par le secours vital du chien Walter, s'est très bien déroulée avec des personnes très motivées et bien sympathiques.

Quatre d'entre elles nous demandent déjà à s'inscrire au club, soyez les bienvenus!!!

Merci aux encadrants pour leurs présences et leurs sérieux,(Isabelle,Stéphanie, Bruno, Cédric, Herrick, Jérémy, Patrick, Robert et Christian)  le club ne pouvait être complet ce jour là car le reste de la troupe participait à un week-end de formation ....spéléo secours! (lol)

Kiki

ps: pour les secours, faisons gaffe: jamais deux sans trois!!! :(