Après avoir reporté notre rendez-vous matinal pour le début d'après-midi Isabelle, Robert, Jérémy, Patrick et moi même nous retrouvons au bord de l'aire profondado grosse doline d'effondrement.
Aujourd'hui, nous allons dans ce même secteur faire l'aven du Cimaï, petit bijou un poil gazé en Co2; avec le gros mistral soufflant depuis deux jours, c'est sans doute le bon moment?
Mes quatre coéquipiers vont découvrir cette cavité que j'avais visité il y a 20 ans...
Nous la retrouvons facilement, mais ho surprise: il est complètement bouché par des blocs!
Robert longé, se met tout de suite au travail, aidé par l'équipe, il "nettoie" l'entrée et les gros blocs dévalent le puits avec fracas impressionnants
Quant à moi, je me charge ce jour de l'équipement, ayant un gros travail de vidange du puits à faire car plein de cailloutis jonchent le sol. Les spits quant à eux sont moyens et certains inutilisables, la cavité est très peu visitée...
Le reste de l'équipe suit dans ce beau puits d'une trentaine de mètres.
Arrivé 4 mètres avant le fond du puits, je descends à droite entre deux parois, le sol devient glaiseux nous débouchons dans une belle salle très concrétionnée. Nous ferons le côté gauche avec son P15 au retour...
Le Co2 est à peine perceptible, nos yeux découvrent les belles parois...
Nous nous dirigeons vers la suite, en amarrages naturels, et descendons un P6 aux murs remplis de grosses concrétions choux fleurs, on marche sur des oeufs!...
Arrivés en bas, une "belle" étroiture quasi verticale nous indique la suite de la cavité, bien glaiseuse mais concrétionnée.
Après une longue hésitation, nous avions à l'époque franchi cette dernière, fait la balade et remonté sans trop de problème.
Aujourd'hui, fort de l'ancienne expérience je n'hésite pas, une fois toute la bande réunie, je me laisse glisser dans la bouche argileuse et polie, tout se passe bien du moins au début!!!...
A un mètre sous le départ, le glissement s'arrête brusquement pour moi, je suis compressé et n'arrive plus à respirer suffisamment: ma cage thoracique ne pouvant se déployer correctement. Un rapide vent de panique m'oblige par un réflexe vital à me déhancher comme un poisson hors de l'eau afin d'essayer, ultime chance, à reprendre de bonnes bouffées d'air!... Je parviens à descendre de 20 cm et ça s'élargit, ouf je récupère... Enfin, il me faut quand même 5 minutes pour retrouver à peu près mon souffle!
Mais maintenant ma seule obsession est de ressortir de là, suis prêt physiquement, mais mentalement, le passage qui comprime me hante...
Robert monte un palan à l'aide des mousquetons restants, allez, faut y aller, je vide mes poumons et suis hissé tant bien que mal. Les visages se décrispent, l'humour refait surface...
Cette petite demie heure inquiétante a dû ternir malheureusement le mental du groupe: il n'est plus question de faire le réseau de gauche (P15), nous remontons plan plan vers la belle salle et la sortie.
Nous déambulons une dernière fois dans la salle, le léger Co2 se refait sentir
Nous remontons tranquillement le beau puits, Robert déséquipe.
Arrivés en haut le mistral rafraîchit
Arrivé en haut Jérémy hisse le kit de Robert, tout le monde est sorti sans encombre..
Retour aux voitures à l'abri du vent.
Isabelle et Robert nous sortent une tarte aux pommes et un cidre bien frais très appréciés, la bonne humeur est bien présente, la journée se termine bien!!.
Je suis désolé d'avoir refroidi un bon moment l'ambiance de cette belle sortie.
Kiki
PS: Corde 80m, mousquetons 12, sangles 6
Pour l'aven:
Porter une palette ou autre afin de sécuriser l'entrée. ( Fait en nov 2017)
Rajouter quelques bons spits dans le puits principal (Fait en janv 2020)
Traiter l'étroiture...
Pour nous:
Revoir la technique du palan
Quant à moi:
Bein réaliser qu'à un certain âge, il faut peut être s'abstenir de se mettre en danger...En 20 ans, la souplesse et le corps évoluent ;-).