A la suite de la réouverture d'un puits, fermé et condamné depuis les années 50, les Garri sont contactés par la propriétaire:

Cette personne forte de ses souvenirs d'antan (puits avec eau abondante)  a investi récemment dans une pompe ainsi qu'un système d'arrosage automatique, pensant faire des économies en utilisant sa ressource en eau.

Grosse déception lors du pompage, après un peu moins d'une minute d'utilisation, la pompe s'arrête par manque d'eau!...qu'à cela ne tienne un bon curage et tout devrait rentrer dans l'ordre....

Après de longues recherches une entreprise accepte d'intervenir...

Une matinée de travail plus tard à 3 personnes, une brouette de gravats remontés et une facture "prix d'amis" plutôt prix de mamie..., la pauvre, à 680 Euros!!!... tout compris (ouf!) sans plus de détail, la situation reste identique!! (...) 

Nous sommes sur place, Herrick et Kiki,  en ce 14 juillet car la vieille dame désemparée, (elle voulait nous louer une échelle spéléo...) nourrit encore un espoir de retrouver son eau, et veut en savoir plus...  Quant à nous, la visite de ce type d' ouvrage nous intéresse à deux titres:

- La technique employée pour la construction de ce puits en pierres sèches de 18m d'un diamètre de 60cm en surface, s'évasant jusqu'à 1m20 au fond... 

-Compréhension du problème rencontré...

Après un équipement rapide, la descente s'effectue avec précaution, ce puits est bien confectionné, les pierres sont bien agencées, l'ouvrage est sain... 

  Arrivés au fond, l'entrée nous semble minuscule!....

La pompe baigne dans 15cm d'eau, crépine à l'air...

Nous la sortons complètement de l'eau et commençons à sonder le fond et la périphérie du puits sous les blocs en place avec un pied de biche, sans succès, le sol semble bien dur et ce n'est pas les trois grosses pierres que nous déchaussons, oubliées par les visiteurs précédants qui changeront grand chose... 

Nous remontons le puits et annonçons la mauvaise nouvelle à la surface...

Suite à cette visite on peut faire la constatation suivante :

L'évidence de fond du puits originel est inconstestable dès l'arrivée en bas. Aucun curage ne pourra remédier à la situation actuelle. Le surcreusement du fond semble peu envisageable, il aurait pour effet de supprimer l'assise de l'appareillage risquant la destabilisation et l'effondrement de l'ouvrage.

Hypothèses en ce qui concerne le manque d'eau : 

  a) Les périodes successives de sécheresse, le déficit en eau de ces dernières années a sans aucun doute des répercussions directes sur l'alimentation du puits.

  b) La création de nouveaux forages et soutirages dans le voisinage proche, n'est certainement pas exempt d'interactions défavorables à l'alimentation du puits.

  c) L'inutilisation de ce puits durant ces cinquantes années a pu occasionner un colmatage lié à une sédimentation qui peut obstruer les arrivées d'eau l'alimentant. 

  d) La circulation des eaux souterraines s'est trouvée modifiée pour des raisons que nous ne connaissons pas à ce jour (travaux, mouvement de terrain.....).

Préconisations :

  1) Utiliser régulièrement le puits afin de favoriser un décolmatage permettant une meilleure circulation dans les réseaux d'alimentation.

  2) Alimenter en continu un réservoir tampon par pompage automatique  pour constituer une réserve utilisable pour l'arrosage du jardin, ce qui rejoint le point 1). 

  3) Attendre des évènements pluvieux pour vérifier l'incidence sur le niveau de remplissage et la reconstitution de la ressource et faire des mesures sur la capacité de recharge.

La petite mamie apprécie les photos et les explications sur papier (croquis à l'appui)concernant son puits,  nous ne sommes pas puisatiers mais de simples spéléos bénévoles...et curieux de nature...