Le club LGG redécouvre l’énormité de l’abîme de Maramoye.
De ce fait, il a décidé de constituer 2 équipes pour l’exploration.
L’équipe 1 est constituée d’Amandine, Cédric, Dimitri, Gégé, Gilles ( nouvel arrivant ), Kiki et Philippe.
L’équipe 2 est constituée d’Isabelle, Loulou ( SCT ) et Robert.
L’équipe 1 va explorer le réseau supérieur dit « de la vire » qui présente de magnifiques concrétions et aussi de beaux volumes mais dont le passage en vire ( horizontal ) au dessus des 18 m du puits de l’Ours est toujours impressionnant.
L’équipe 2 va descendre en bas du réseau par le puits de l’Ours, puis du grand éboulis pour faire en escalade le réseau des Excentriques SCT et le réseau du GPS dit « des chatières ».
IMPORTANT : depuis plus d’une décennie, l’abîme de Maramoye, comme certaines autres cavités du Var, présente de forte concentration de CO2 ce qui limite, voir interdit, toute exploration.
Pour ce faire nous sommes équipés d’un détecteur O2 ( oxygène ) et du détecteur du CDS 83 pour le CO2.
Après le passage de l’ancrage au sommet du Puits de l’Ours, l’équipe 2 arrive au sommet du grand éboulis et se dirige vers le fond où se trouve le départ de l’escalade.
Grand éboulis
Une corde en place permet d’identifier le réseau. Nous préparons une corde de 50m supplémentaire que Loulou s’attache au baudrier pour mettre en parallèle.
Le premier tronçon gravi, nous découvrons avec stupeur que les points d’ancrage sont rouillés et pas vraiment en bon état. Bon ….l’expérience de Loulou et la multitude de points nous donnent un sentiment de relative sécurité et l’espoir pour continuer.
Escalade réseau SCT
Arrivé au dessus de l’arche, nous montons une galerie dont le sol est constitué de boue noire, qui d’après Loulou, est de la fiente millénaire de chauve-souris.
Bien entendu le sol est glissant mais, oh bonheur….il n’y a pas d’odeur !!!
Nous arrivons sur une ouverture bien ronde 1.5 m de diamètre qui donne, vers le bas, un beau point de vue sur la grande pendeloque.
Nous tournons à droite dans une galerie sèche où sont plaquées en paroi des figurines faites de boue.
Signes que pendant la première, ceux de derrière tuaient le temps comme ils pouvaient.
Puis nous débouchons en pallier sur un puits de 2 m de diamètre environ, avec le fond à 2/3m, une lucarne en face et le puits qui remonte sur 10 m environ. Oh bonheur et plénitude…une corde est en place… c’est reparti mon ….Loulou.
galerie réseau SCT
Bien entendu, les parois sont enduites de boue bien glissante et le cobaye de cordée commence à employer un vocabulaire très imagé sur la situation.
Autre détail, il ne reste plus qu’une petite corde de 14 m au cas où.
Le valeureux Loulou arrive enfin au relais où là, stupéfaction, la rouille a fait sa lâche besogne envers « les pôvres spéléos ». Discussion entre équipiers et il est convenu que la spéléo est une activité sportive et scientifique et non pas un appel au suicide. Donc, comme on dit : « on plie les gaules ».
Retour à la case départ en récupérant le matériel posé, non sans rechercher une suite, un passage oublié par les anciens.
redescente du réseau SCT
La descente s’effectue sans problème et nous retrouvons Isabelle au pied de l’escalade. Elle a eu le temps de fouiner le bas de l’éboulis et le départ du réseau GSP
D’autres membres du club nous ont rejoint et nous commençons à explorer le réseau GSP. L’alarme du détecteur O2 sonne….18,4 % d’O2 au lieu des 20,9 en surface.
Nous découvrons une belle galerie très joliment concrétionnée avec de beaux gours, bref on se croit dans la grotte de St Marcel d’Ardèche !!!
Chacun y va de son commentaire…
Nous arrivons au bout de la galerie, toujours gazée. Il faut se calmer et respirer normalement.
Devant la première étroiture nous testons le courant d’air avec la flamme d’un briquet et du papier d’Arménie. Le courant d’air est présent mais pas constant.
Face à l’étroiture et à la corpulence de certains, une équipe se forme ( Cédric, Dimitri, Gégé, Gilles et Robert ). Chacun enlève son matériel et baudrier pour ne rester qu’en combinaison.
Cette étroiture porte bien son nom mais elle passe quand même sans trop de gêne,
A la sortie, tout le monde s’attend ( sécurité )
Mesure d’O2 toujours 18.4 %... on continu !
Etroiture 1
Nous sommes dans une « grande salle » avec de belles coupoles au plafond et une jolie concrétion.
Un passage en vire se présente sur un puits de 2m et donne de l’appréhension à certains. En effet, la corde bien boueuse ne laisse guère de prise… que nenni.. Robert y va et tout le monde suit.
première salle
Nous voilà devant le second verrou qui est un laminoir, étroiture large mais basse de plafond. Dimitri s’y engage et les autres suivent. Robert est quand même obligé de dégonfler la poitrine pour passer.
Nous débouchons dans une belle galerie avec des beaux gours tout en dentelle.
Galerie des Gours
Arrive la 3 éme étroiture qui part en pente, Dimitri passe bille en tête, c’est le cas de le dire.
Robert s’y présente, mais le gabarit de ses épaules ne permet pas le passage et les collègues restés derrière le retire par les pieds.
Dommage… mais avec le CO2 et l’étroitesse du passage, le groupe rebrousse chemin.
Tout le monde en parle : ce n’est que partie remise, c’est trop top cette explo !!
Nous jetons un coup d’œil à la trémie où certains peuvent descendre ainsi que sur le réseau Est du clan Eole.
Chacun prend un petit « en cas » et commence la remontée où nous croisons le club spéléo du GAS dont les détecteurs de gaz sonnent déjà au niveau de la vire !!!
Déséquipement du gouffre par Dimitri et remontée en surface où un franc soleil nous attend.
Un grand bravo pour Gilles, ancien spéléo de la Drôme, qui a su retrouver ses gestes de spéléo et de suite s'est mis dans le bain.
Nous allons enfin, depuis bien longtemps, profiter de la colline et d’une douce chaleur pendant un repas bien mérité, mais assez tardif, il est vrai.
Robert